On parle de nous dans la Nouvelle République… - Association du Centre Historique de la Diffusion Radiophonique

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Depuis les années 1950, le centre émetteur de Saint-Aoustrille, une petite commune de l’Indre, diffuse à l’international. Retour sur sa fabuleuse histoire.

C’est une aventure qui a commencé en 1939. Alors que dans les années 1930, la majorité des émissions radiophoniques françaises sont diffusées depuis la région parisienne, le gouvernement décide d’installer des émetteurs à ondes courtes (haute fréquence) supplémentaires. La petite commune de Saint-Aoustrille est choisie.

À cause de la guerre, la construction s’arrête en 1940 avant d’être reprise en 1945 et les premiers émetteurs, sous l’égide de la RDF (puis la RTF, avant de devenir l’ORTF) démarrent en 1950. Dès le lancement, le centre émetteur, équipé de ses antennes de 110 m de haut deviennent le « poste colonial ».

« La voix de la France »

L’ensemble des émissions sont diffusées à travers les colonies françaises se trouvant en Afrique et en Asie. « On y portait “ la voix de la France ” de l’époque, comme la BBC en Angleterre », explique Denis Fromont, ancien technicien de Saint-Aoustrille et fondateur de l’Association du centre historique de la diffusion radiophonique (ACHDR).

Aujourd’hui, la salle principale de l’ancien bâtiment du centre émetteur conserve le matériel radiophonique et télévisuel récupéré par l’ACHDR.
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La décolonisation terminée, le centre ne ferme pas pour autant ses portes et en 1975, commence à diffuser la programmation de Radio France internationale (RFI). Période à laquelle, le centre émetteur passe également sous le contrôle de Télédiffusion de France (TDF), une entreprise née de la fermeture de l’ORTF.

Naissance de l’ACDHR

Mais petit changement : les employés de l’émetteur ne travaillent plus dans le bâtiment d’origine, l’équipement de ce dernier étant devenu obsolète. Direction d’autres locaux construits aux alentours. C’est donc logiquement qu’en 1991, la direction de TDF décide de le détruire. « La TDF préparait la construction imminente de nouvelles antennes orientables. Or, il fallait une base de maintenance pour faire fonctionner ces équipements. »

La direction doit donc construire du neuf par-dessus l’ancien. Mais c’est mal connaître Denis Fromont qui travaille à Saint-Aoustrille depuis 1969. Après avoir décidé avec ses collègues de sauver « leur » bâtiment, ce dernier monte à Paris pour convaincre les dirigeants de conserver les anciens murs et d’en rénover une partie qui servira de nouvelle base de maintenance. Proposition acceptée. L’ACDHR est né.

Manuel Mesquita, actuel président de l’ACHDR et Denis Fromont, président fondateur et aujourd’hui secrétaire de l’association dans un studio des années 1950 qu’ils ont reconstitué.
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Collecter et préserver : une petite caverne d’Ali Baba

Le bâtiment sauvé, les bénévoles de l’ACHDR – d’une dizaine à l’époque à une centaine – commencent par nettoyer l’ensemble des locaux laissé à leur disposition. « Et il y avait du boulot ! », se souvient Denis Fromont, trésorier de l’association.

Tandis que les nouveaux techniciens de la TDF s’installent dans la partie rénovée, l’ACHDR gère ce qui va devenir la « partie historique ». « On découvre des objets liés à l’émetteur voués à la casse. On décide de s’en servir pour faire des expositions. » Des techniciens de TDF travaillant dans d’autres centres émetteurs envoient du matériel pour le préserver de la destruction.

Télégraphes, postes radios, caméras des années 1930… Toute l’histoire de la radio et de la télévision y est rassemblée. Aujourd’hui, ce sont les studios de cinéma qui viennent frapper à leur porte pour emprunter du matériel servant à des tournages comme la série Le capitaine Marleau, le film Aline et bien d’autres encore.